D’un point de vue alimentaire, le chocolat est très souvent incriminé comme déclencheur de migraines. Cependant, d’autres éléments tels que le sucre, le vin, le glutamate (davantage présent dans la cuisine asiatique), et la déshydratation jouent également un rôle important. Ces éléments ne provoquent pas directement une migraine, mais agissent en amplifiant une inflammation ou une irritation déjà présente dans le système neural. Ces déclencheurs sont ‘la goutte d’eau qui fait déborder le vase’, rempli par d’autres éléments au fil du temps.
L’alcool et le glutamate, en général, sont des pro-inflammatoires cérébraux. Ils traversent la barrière hémato-encéphalique, créant des micro-inflammations et contribuant à l’aggravation de votre migraine. Le vin, souvent pointé du doigt, est certes un plus gros déclencheur de migraine, en raison d’une consommation plus importante chez les femmes, plus souvent touchées par cette dernière.
S’hydrater est important pour votre santé. Il est recommandé de boire un litre et demi à deux litres d’eau par jour, sans pratique d’une activité physique.
En réalité, vos envies compulsives de sucre, de chocolat ou de gras apparaissent après que le démarrage des activités cérébrales déclenchant la migraine ont commencé, avant même de vous en rendre compte. C’est la raison pour laquelle vous, patients, avez tendance à incriminer les éléments ingérées comme déclencheurs. Il est important de savoir que, lors de la première phase d’une crise de migraine, une activation de certains neurones situés dans le cerveau profond (hypothalamus..) est connectée avec la zone de la satiété qui est perturbée.
Lors d’une crise de migraine, vous êtes dans une phase d’hypersensibilisation, c’est-à-dire que votre système neural, comme un système d’alarme, est plus sensible qu’à la normale.
Le traitement de choix a pour objectif de désensibiliser le système neural et le corps en général en passant par une réajustement des traitements médicamenteux, de l’activité physique, du traitement kinésithérapeutique via des techniques manuelles. Il est évident que limiter la consommation d’alcool, de sucre ou de gras est préférable et mieux pour votre santé.
Il est important d’identifier les différents éléments déclencheurs de vos maux de tête. Ces derniers pourront être utilisés, au décours du traitement kinésithérapeutique, pour évaluer l’efficacité du traitement appliqué.

par Manon Pierard