L’effet placebo et l’effet nocebo sont deux phénomènes psychologiques puissants qui peuvent influencer l’efficacité d’un traitement.
L’effet placebo se produit lorsqu’un traitement ou un dialogue, qui n’a pas d’efficacité propre, semble vous apporter des bénéfices grâce à votre croyance dans son efficacité et à la réassurance de votre thérapeute. Ce phénomène peut être renforcé par la relation thérapeutique : lorsque le thérapeute vous écoute et répond à vos attentes, vous vous sentez compris et soutenu, ce qui génère un bien-être. En conséquence, le cerveau peut activer des mécanismes neurobiologiques, comme les voies descendantes, qui bloquent la douleur ou réduisent l’anxiété. Par exemple, dans une situation de fuite où une blessure est présente, le cerveau peut ignorer temporairement la douleur pour se concentrer sur la fuite. Le simple fait de croire que le traitement agit positivement sur la douleur peut donc améliorer la qualité de vie et la mobilité, particulièrement pour les personnes souffrant de douleurs chroniques.
L’effet nocebo, à l’inverse, survient lorsque des attentes négatives ou des informations anxiogènes aggravent vos douleurs et votre qualité de vie. Par exemple, un thérapeute qui accentue les risques ou crée une dépendance vis-à-vis des soins peut induire un état d’anxiété qui renforce les symptômes. De plus, la communication de résultats d’examens médicaux mal compris peut augmenter l’inquiétude sans nécessité, surtout si les dégradations observées sont dues au vieillissement naturel et non à une pathologie grave.
Ainsi, en tant que thérapeute, il est essentiel de prendre conscience de l’impact de votre discours et de votre relation avec le patient. Une approche positive et rassurante peut maximiser l’effet placebo, tandis que des informations mal formulées ou une attitude négative risquent de déclencher un effet nocebo, aggravant inutilement l’anxiété et la douleur du patient.

par Manon Pierard