La nociception est le mécanisme par lequel le corps détecte les stimuli mécaniques potentiellement douloureux, en envoyant des informations aux nerfs qui renseignent sur la position des articulations et sur la présence d’un danger. Par exemple, lorsque vous étendez un doigt jusqu’à une position extrême, les capteurs nociceptifs présents au niveau des articulations envoient des signaux de plus en plus intenses à mesure que la tension augmente, ce qui peut entraîner une sensation de douleur. Le cerveau interprète cette surcharge d’informations comme un signe de danger et en réponse, génère de la douleur pour protéger la zone.
Dans le cas de douleurs chroniques, la nociception est trop active et peut devenir dysfonctionnelle. Le corps reste en état de “surveillance”, comme s’il était toujours en danger, même lorsque le traumatisme initial est guéri. Ce mécanisme cérébral, appelé hypervigilance, est fréquent après un choc inattendu sur le crâne, comme un coup du lapin (whiplash), entraînant des inhibitions musculaires ou des surstimulations musculaires. Contrairement à un choc attendu, le cerveau a le temps de mettre en place des défenses musculaires.
Le kinésithérapeute travaille avec le système de nociception via les articulations, les muscles et le système neural. Le but est d’évaluer comment un stress mécanique appliqué sur votre corps, comme lors d’une mobilisation ou d’un étirement, peut déclencher ou aggraver vos douleurs. Si l’application de stress mécaniques au niveau des articulations et/ou des muscles de la nuque et de la mâchoire augmente ou reproduit vos douleurs orofaciales et/ou vos maux de tête, le kiné aura pour objectif de désensibiliser ce système nociceptif en modifiant les sollicitations dans la zone douloureuse.
Pour finir, en tant que thérapeute, nous procédons à une évaluation complète musculaire, physique et articulaire. Nous privilégions des techniques manuelles pour diminuer vos douleurs et des exercices personnalisés pour vous renforcer. Il est important pour vous, de comprendre ce qui se passe dans votre corps.

par Manon Pierard